Le best-seller de L’Artisan Parfumeur et le premier masculin d’Azzaro se réinventent pour leurs 40 ans. Belle occasion de redécouvrir ces deux piliers de la parfumerie française.
En 1978, il n’y avait pas beaucoup de lancements de parfums, bien moins qu’aujourd’hui c’est certain. Pourtant une marque encore confidentielle allait frapper fort et instaurer ce que l’on appelle aujourd’hui communément les parfums de niche. Ainsi naquit Mûre et Musc, premier grand succès de cette marque créée deux ans plus tôt par Jean-François Laporte : L’Artisan Parfumeur.
En 2018, la marque s’est entourée du parfumeur Jean-Claude Ellena, récent retraité d’Hermès et auteur de nombreux succès antérieurs : Déclaration de Cartier, First de Van Cleef, In Love Again d’Yves Saint Laurent… et tant d’autres. Jean-Claude Ellena qui a créé par le passé quelques jolis jus pour L’Artisan Parfumeur, dont Bois Farine et L’Eau d’Ambre Extrême a aussi conseillé Jean-François Laporte pour la création de Mûre et Musc en 1978.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce parfum, sa structure repose sur une structure classique presque cologne (sentez-le en pensant à Eau Sauvage et cela vous sautera au nez) modernisée par un joli mélange poudré savonneux boisé de muscs blancs. Sans oublier la mûre, qui donne son nom au parfum, mais se dévoile sous un angle léger et mutin, pas gourmand.
En 2018, L’Artisan édite un coffret collector, « Les Mémoires Olfactives » où Mûre et Musc est accompagné de deux nouvelles créations de J-C Ellena. Mûre Emoi, une partition juteuse, épicée, boisée et musquée avec aussi des effets fruits rouges presque fraise des bois. La seconde, Murmure et Musc, est un cocktail de muscs modernes, là aussi légèrement boisé et épicé, avec quelques accents de thé noir. Ces 2 eaux de toilette sont proposées en 10 ml accompagnées d’aquarelles du parfumeur. Elles ont été conçues pour être portées associées à l’original mais si vous n’êtes pas fan de layering, vous aurez aussi grand plaisir à les porter seules. Petit bémol, elles ne sont pas vendues séparément et sont prévues pour être des éditions limitées. N’hésitez pas à demander à la marque de les relancer en 2019 si comme nous, elles vous plaisent beaucoup. Une bougie et une boule pour la maison Mûre et Musc sont également éditées pour les fêtes.
Autre grand classique de la parfumerie à souffler ses 40 bougies, Azzaro pour Homme, belle fougère anisée et ambrée imaginée par Gérard Anthony. Toujours très sentie dans la rue aujourd’hui, elle semble avoir peu vieilli tant la fougère est revenue en force ces dernières années (Montblanc Legend, Bleu de Chanel, Sauvage de Dior…). Là où certaines fougères sont devenues aujourd’hui des archétypes virils des années 70 et 80, Azzaro pour Homme possède une certaine tendresse par cette association de notes florales, cuirées et épicées associées à la lavande, aux aromates et à la mousse, notes clés de l’accord fougère.
Le flacon simplissime d’Azzaro pour Homme dénote par sa teinte whisky qui lui confère une élégance certaine. Une couleur que la marque exacerbe en 2018 avec une nouveauté : Azzaro pour Homme Amber Fever, inspirée de l’original, mais très éloignée olfactivement.
Jolie surprise pour cet accord ambré évoquant le labdanum, la fève tonka et le pain d’épice et souligné de soupçons fumés boisés de cacao sec, au final beaucoup plus niche que l’original. Là où Azzaro pour Homme pouvait parfois nous agacer avec sa pub qui martelait « Pour les hommes qui aiment les femmes qui aiment les hommes », Amber Fever plaira aux hommes qui aiment qui ils veulent et aux femmes qui aiment… les parfums ambrés et boisés.
Deux autres nouveautés ont été lancées dans certains pays, Naughty Leather (cuir coquin ou vilain), un accord cuiré oriental souligné de vanille et davana dans un flacon bleu orage. Et Hot Pepper, décrit comme une fougère boisée épicée aux notes de poivre rose, piment et bois de cachemire et présentée dans un flacon… violet rosé. Quand on vous dit qu’Azzaro arrive aujourd’hui à parler à tous les hommes ! Nous n’avons pas encore senti ces deux autres variations mais avons hâte qu’elles sortent en France.
A ces deux monuments de la parfumerie : Happy birthday !
Et vous, connaissez-vous ces deux classiques ? Quelle nouvelle variation de 2018 vous tente le plus ?
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Bonjour,
Oh là là. Azzaro pour Homme, l’icône de mes 17 ans, c’est loin mais tellement présent dans ma mémoire olfactive.
Ce parfum je l’ai adoré, il a charmé une jeune fille qui est devenue mon épouse.
Je ne le porte plus mais quand il m’arrive de croiser ce vieil ami, il fait ressurgir en moi des émotions accompagnées de souvenirs à m’émouvoir aux larmes.
Joyeux Noël et bon bout d’an !
Merci Daniel pour cette jolie histoire. On adore les anecdotes olfactives de nos lecteurs.
Et bonnes fêtes de fin d’année également !
Bonjour,
J’aime beaucoup Mûre et Musc de l’Artisan Parfumeur, d’une extrême finesse. Quant à Azzaro pour Homme, il fait partie des incontournables.
Joyeux 40ème anniversaire à ces deux fragrances.
J’en profite pour souhaiter à toute l’équipe de belles fêtes de fin d’année.
Merci Laure.
Bonnes fêtes de fin d’année à vous également…
Azzaro que j’ai porté longtemps, une fragrance de caractère que j’aime beaucoup dans les parfums,j’y reviendrai probablement.
Mûre & Musc… très fugace, d’une tenue toute relative comme L’Eau d’ambre extrême une déception, plaira aux nez fragiles.
La parfumerie commerciale actuelle ressemble au cinéma, la création et l’innovation faisant défaut, on prend un titre qui a eu du succès, on en fait un reboot et c’est reparti.
Malgré cela, très bonnes fêtes de fin d’année à toute l’équipe de Parfumista.
Mûre & Musc, certes… mais que dire de leurs autres créations : l’Ambre et, à travers cette senteur, leurs fameux « galets d’ambre », qu’ils soient enfermés dans une enveloppe de fibres naturelles tressées ou enfermés dans une pomme d’ambre en terre cuite, aux couleurs inénarrables et, si mes souvenirs sont bons, disponible en 3 tailles ; et je ne vous raconte pas « l’énorme » ! J’ai eu la chance de la voir, en vitrine…
Je n’ose imaginer dans quelle vague nous étions emportés lorsque nous traversions le sillage qu’elle devait nous offrir !
J’emploie ce ton, ne pouvant qu’imaginer car n’ayant pu m’offrir -encore moins me faire offrir- même la plus petite de ses représentantes.
Difficile, alors que, déjà, on basculait très vite vers une précarité qui n’a cessé de s’accentuer de parvenir, même si ma défunte mère l’aurait aimé, m’offrir certains plaisirs… même moins conséquents.
C’est triste à dire -même si c’est une face de la vérité-, mais ce genre de « produit étant accessoire », mieux valait s’en passer et payer toutes les factures : alimentation, assurances, chauffage, eau, électricité, gaz, habillement, impôts (CSG fut-elle réduite, enlèvement des ordures ménagères, TVA, santé… Donc ne pas s’endetter- et occulter presque tous les petits plaisirs de la vie.
Même si c’est difficile, on s’y fait, par la force des choses.
Je me souviens d’avoir mis un certain temps (et avec la contribution d’autres personnes qui, par ce biais, me faisaient un cadeau) avant de découvrir Dzing et cette note animalisée, quasi sauvage ; un rendu d’une vérité telle que je ne l’aurai imaginé. Il m’en reste un fond de quelques millilitres où j’aime me plonger, au déboucher du flacon quelque peu octogonal, et partir, m’évader de ce monde d’irrespect et d’individualisme trop fort, si puissant que, maintenant, la violence devient un mode d’expression tristement banalisé.
Ce qui était une « niche » a une telle notoriété qu’à présent, elle s’est extraite de ce créneau si particulier de « la rareté » (que ce soit par une diffusion quasi confidentielle ou, plus sûrement, par le prix de certaines de leurs essences).
En espérant que tout le monde puisse passer, malgré ce que nous traversons, une belle journée de Noël via de petits plaisirs, bien plus accessibles (balade…).