Né à Amiens en 1961, Jean-Michel Duriez a été le parfumeur maison de Rochas et de Jean Patou. Bonne nouvelle, il a désormais sa propre marque de parfums. Amoureux de Paris et de belles histoires, fin gourmet, poète des cinq sens, il s’est confié à Savas.

jm duriez 20171/ Vous fêtez vos 30 ans de métier. Pouvez-vous nous raconter vos débuts dans la parfumerie ?
J’ai commencé en 1986 dans une petite entreprise de parfumerie à Paris où j’ai pu peaufiner mon métier après avoir appris les bases dans une entreprise à Grasse. J’avais auparavant étudié à l’ISPICA de Versailles.

2/ Vous souvenez-vous de votre première création ? 
Oui bien sûr, j’ai créé un parfum pour une maison de cuirs et fourrures nommée «Simon Guetta». Le parfum s’appelait «Autrement». C’était un chypre très rosé, très sensuel. Un moment épanouissant de mon parcours car voir sortir sa première création c’est comme une naissance qui marque pour toute la vie.

3/ Une anecdote, un souvenir, un coup de cœur à faire partager ?
Lors de mon premier rendez-vous avec la Maison Jean Patou, le président de la société m’avait invité dans le petit salon privé d’un célèbre restaurant. Cela m’a à la fois impressionné et bizarrement mis en confiance. J’avais consciencieusement préparé des créations pour montrer ce que je savais faire. En lui montrant les essais, j’ai tout de suite compris qu’il appréciait beaucoup ce geste. L’un des essais montrés ce jour-là est sorti 2 ans plus tard sous le nom de Yohji Homme (Yohji Yamamoto), un parfum qui a marqué ma carrière, très apprécié du public, et primé dans plusieurs concours. Un vrai porte-bonheur.

4/ Un conseil aux jeunes qui veulent se lancer dans la création de parfums ?
Il faut se lancer jeune et y croire sans défaillir. Il est impératif de passer par une école type ISIPCA car le métier ne consiste pas qu’à créer des parfums. Il faut être conscient que la part de technique et de chimie est très importante. De nos jours la parfumerie n’est plus une simple histoire d’assemblage d’odeurs. C’est devenu un métier de pointe à tous niveaux.

5/ Vous avez récemment lancé votre propre collection de parfums « Paris-sur-Seine », quelle était l’inspiration ?
J’ai fait tout mon parcours professionnel à Paris après un passage à Grasse, dans le sud de la France. A Paris j’ai rencontré les métiers du luxe, l’art, la mode, et surtout j’ai apprécié le romantisme fou qui se dégage de la capitale.
Comme c’est ma première collection, elle raconte beaucoup de moi, de mon parcours, de mes envies. Il était donc tout naturel de raconter Paris et la Seine à travers cette première collection.

Après 7 premiers parfums, Jean-Michel Duriez lance « Paris en mai », une collection plus florale. A découvrir : Mes fleurs de roses, Mes fleurs de tulipes et notre chouchou : Mes fleurs d’ambre.

Après 7 premiers parfums, Jean-Michel Duriez lance « Paris en mai », une collection plus florale. A découvrir : Mes fleurs de roses, Mes fleurs de tulipes et notre chouchou : Mes fleurs d’ambre.

6/ La journée type de Jean-Michel Duriez ?
Je n’ai pas de journée type. Je vis au fil des avancées de ma maison, un merveilleux tourbillon où s’entrechoquent de nombreuses activités : design, production, fournisseurs, finances, relations presse, vente… La plus ressourçante est bien sûr la partie créative, là où je me retrouve avec mes formules et mes essais.

7/ Un coup de gueule ?
Marre des parfums floraux-fruités sucrailleux qui collent aux doigts comme des chewing-gums !

8/ Quel autre métier auriez-vous rêvé d’exercer ?
Un métier de bouche, chef cuisinier ou chef pâtissier*. Le sens du goût est pour moi comme une récréation.

9/ Vous cuisinez ? Quelle est votre spécialité ?
La cuisine est ma plus grande source de relaxation quotidienne, je peux manger à minuit si j’ai cuisiné toute la soirée. Je suis flexitarien, c’est-à-dire un végétarien qui ne casse pas les pieds à ses amis quand ils ont cuisiné de la viande. A la maison je suis strictement végétarien, j’adore cuisiner des currys, des chili sin carne, des soupes extravagantes, des tartes tatins bien caramélisées…

Photos de Gérard Uféras illustrant la collection de parfums « Paris-sur-Seine »

Photos de Gérard Uféras illustrant la collection de parfums « Paris-sur-Seine »

10/ Quel parfum portez-vous ?
J’ai porté tous les parfums du monde ! En ce moment c’est Bois Froissés, j’adore le sentir sur une écharpe un lendemain matin…

11/ Les odeurs qui vous font vibrer ?
La nuit, l’odeur corporelle de la personne qui dort à mes côtés ; le jour, sur sa peau, une belle fleur d’oranger.

12/ Les odeurs que vous détestez ?
Malgré tous mes efforts je n’ai encore réussi à apprécier l’odeur du durian.**

 

(*) Jean-Michel Duriez a collaboré à plusieurs occasions avec le grand pâtissier Pierre Hermé. Ils ont écrit ensemble un livre de recettes où les saveurs rencontrent les parfums : « Au cœur du goût ».

(**) Très apprécié en Asie, le durian est un fruit exotique à l’odeur très spéciale (soufrée, pourrie, fromage…), dont le transport est souvent interdit dans les avions à cause de son odeur putride. Le goût est plus équilibré. -NDLR

Pour lire l’interview de Jean-Michel par Savas en entier, c’est sur http://theblogluxurybysavas.blogspot.fr/2017/03/nez-nez-avec-avec-le-grand-nez-jean.html

 

Et vous, avez-vous testé les parfums de Jean-Michel Duriez ? Connaissiez-vous le parfumeur ? Racontez-nous.

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3 commentaires à “Interview parfumée : Jean-Michel Duriez

  1. Laure

    Une sympathique rencontre comme on aime avoir !

    Je note toutefois que Jean-Michel Duriez est las, je cite, des « floraux-fruités sucrailleux » 😉

    Merci Savas !

    Bonne semaine.

    1. Parfumista

      Bonjour Laure,
      Oui, tout à fait. En fait, c’est une spéciale dédicace pour vous 😀
      Belle journée parfumée et à bientôt sur Parfumista

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