Presque centenaire, le grand classique de Guerlain a connu beaucoup de déclinaisons ces derniers temps. Mais la belle structure ambrée de Shalimar influence aussi les marques de niche. Trois créations à découvrir et adopter.
Shalimar Souffle Intense (Guerlain)
Un flanker très intéressant de Shalimar. Celles qui aiment l’original seront sans doute déçues, mais celles qui ont aimé les différentes variations proposées par Guerlain ces dernières années (Souffle de Parfum, Parfum Initial…) auront peut-être un coup de cœur. Relativement différent de Souffle de Parfum, ce « Souffle Intense » au beau flacon bleu nuit parvient à être à la fois moderne et old school. Entre la vanille, l’ambre et le jasmin, se cache une belle note épicée d’œillet. Pour ceux qui aiment Infusion d’Oeillet de Prada et qui apprécient Opium d’Yves Saint Laurent sans pouvoir le porter, Souffle Intense est une merveille. Bien que destinée aux femmes, la fragrance s’avère parfaitement unisexe.
Mon Paris secret (Jean-Michel Duriez)
Opulent mais très maîtrisé, Mon Paris secret célèbre l’accord ambré et particulièrement ses facettes épicées. Le parfumeur Jean-Michel Duriez a souhaité le moderniser avec une pointe de mangue et de caramel, qui, paradoxalement ne sucrent que très peu le parfum. Le patchouli et l’opoponax (une des notes clés de Shalimar) complètent cet ambre où semblent percer quelques touches musquées et animalisées.
Couleur Fauve (Evody)
Une belle fragrance ambrée d’où émanent une note centrale de benjoin et une impression de baume du Pérou, aux accents ambrés cannelle. Cet accord riche est complété d’épices, de vanille et de labdanum mais apparaît contrasté par des tonalités plus sèches et animales. On pourrait situer Couleur Fauve entre Shalimar et Musc Ravageur de Frédéric Malle. Probablement pas vegan mais superbe ! Une création de Cécile Zarokian à découvrir dans la collection Galerie.
Et vous, quel est votre parfum ambré préféré ? Laquelle de ces trois fragrances vous tente le plus ?
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Même si j’ai un faible pour le labdanum, je dois dire que les parfums orientaux m’ont toujours laissé de marbre.
A part L’Eau d’Ambre de l’Artisan, je ne suis pas trop fan…
Ah, L’Eau d’Ambre, un grand classique également !
Dans le même registre, connaissez-vous Ambre de Réminiscence ?
C’est un ambre légèrement plus suave mais qui reste très élégant.
Plus sec et résineux, Ambre Sultan de Lutens pourrait vous plaire, mais vous le connaissez sans doute.
Figurez-vous que je ne connais pas Ambre Sultan 🙂
D’une façon générale, j’évite soigneusement le travail de Serge Lutens dont je n’aime pas le caractère trop hautain et prétentieux. J’avais lu dans une interview il y a longtemps qu’il pensait que le monde du parfum ne lui survivrait pas. Le volume de ses chevilles m’inquiète.
Pour ce qui est d’Ambre de Réminiscence, étant donné le prix, je me laisserais bien tenter…
Bonjour,
Ambre Narguilé, Ambre des Merveilles, tous deux d’Hermès, ainsi qu’Ambre Sultan font partie de mes ambres préférés.
Parmi la sélection, Shalimar Souffle de Parfum est à tester éventuellement, bien que je ne sois pas très Shalimar…
A noter que Guerlain a discontinué Shalimar Light et l’Eau de Shalimar que j’aimais beaucoup et que dans le même temps ils ne cessent de multiplier les flankers. Dommage.
Bonjour Laure, merci de votre message.
Désolé pour Eau de Shalimar et Shalimar Light. Parfois les marques ne peuvent s’empêcher de supprimer les variations qu’on aime et garder les autres !
Celle que nous vous recommandons de tester est Souffle Intense (flacon bleu nuit) car elle se démarque nettement du sillage ambré animalisé de Shalimar. Celle en photo d’entête, Souffle de Lumière, est plus jasminée et hespéridée. Pas mal non plus, mais plus estivale.
J’ai eu le bonheur de découvrir Couleur fauve, qui pourrait s’écrire au pluriel tant les fauves et leurs attitudes peuvent transpirer au travers de ce jus.
Il y transpire d’élégantes notes « animalisées », la chaleur des milieux desquels ils sont essentiellement issus et dans lesquels ils s’accomplissent. On y devine à demi-mots les attitudes tantôt tendues-puissantes, tantôt lascives de ces grands fauves, on ressent le frisson de leurs pelages, apanage de vieux sorciers ou chefs tribaux de cette Afrique des âges premiers…
On peut aller jusqu’à y ressentir, jusqu’au plus profond de nos entrailles, les vibrations de ces percussions séculaires appelant tantôt à la guerre, tantôt aux joies de la vie offrant des transes à jamais mémorables.
Couleur fauve transpire en son jus les apanages de ces « bestiaux » aux attitudes aussi puissantes que nobles dans une élégance, toute féline, qui ne trouve de qualificatif assez puissant pour la décrire.
Lorsque cet « élixir fauvique » s’unit à la chaleur et aux pulsions de notre vie, il prend vie et, tel un philtre, nous offre tout ou partie des valeurs les plus nobles (mais aussi devenant de plus en plus rares) de celles que jamais nous ne pourrons approcher.
On pourrait imaginer une édition limitée entourée tout ou partie de ces pelages, depuis celui de la panthère noire dont les ocelles se devinent, seulement au plus près, jusqu’à celle de la panthère « classique », au jaguar (fourrure de « remplacement », donnant illusion et parfumée)…
Faute de s’incarner en ces animaux splendides, on se prend pour qui y parvient à dominer ces instincts fauves -donc sauvages.
Illusion, quand tu nous tiens !