Quand la douceur des beaux jours est loin, c’est l’occasion de se consoler en renouant avec des fragrances enveloppantes. A découvrir : Kasar de Téo Cabanel, Très Russe d’Institut Très Bien, Comme une Rose de Roos & Roos et Santal Noble de Maître Parfumeur & Gantier.

Dernière partie de la sélection d’Automne de Sophie Normand

Kasar, de Téo Cabanel

C’est l’univers de la cavalerie, propre à Fontainebleau où est basée cette maison de parfums, qui a inspiré cette nouveauté. Kasar, c’est le nom d’une monture arabe de Napoléon.

Un souffle enivrant et mystérieux, qu’incarne un accord cuiré tissé de oud et de safran, coloré de rose et de géranium, étoffé des notes épicées de la cannelle et du clou de girofle.

Le fond s’épanouit sur un lit de muscs aux nuances animales, charnelles.

Très Russe, d’Institut Très Bien

Une version plus intense et ronde de la Cologne à la Russe de la même maison.

La facette hespéridée se fait plus discrète au profit des notes poudrées et ambrées de l’original, plus affirmées ici.

On retrouve les contours finement ourlés d’iris de la Cologne, tandis que les lueurs dorées et sensuelles des baumes (vanille, benjoin, labdanum, fève tonka) se font plus intenses. Le tout, éclairé d’une touche d’agrumes et de verveine en tête.

Un parfum à l’aura vintage, un brin animal, dans lequel il fait bon se lover, tel un pull angora moelleux.

santal noble_decor_maitre parfumeur gantier

Santal Noble, de Maître Parfumeur et Gantier

Santal Noble n’est pas une nouveauté, mais Maître Parfumeur et Gantier a retravaillé en 2017 cet hommage à ce bois sacré venu d’Inde.

La dimension épicée a été façonnée de manière à souligner les courbes du parfum ; une touche de cuir en fond vient habiller la composition pour sublimer ses atouts boisés.

Le santal règne toujours en maître de ses notes onctueuses, crémeuses, et légèrement fumées, mais il vient d’être relancé et “relooké” pour mieux nous séduire.

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Comme une fleur, de Roos & Roos (ex Dear Rose)

Hommage à la dualité de la femme, entre force et fragilité, cette fleur s’habille de notes boisées, comme pour rappeler l’origine des fleurs : la terre. L’idée d’une fleur qui sort de la terre, qui pousse.

A l’inverse d’une structure olfactive classique qui nous mène de la fraîcheur aux notes plus puissantes, le parfum plonge d’emblée dans une dimension sombre, boisée, où domine le patchouli. Comme si l’on plongeait dans les racines terreuses de la fleur.

Le néroli se révèle ensuite, éclairant la composition par petites touches. La part florale s’esquisse progressivement, nuançant les tonalités sombres du parfum de notes plus claires, pour dessiner un ciel ocre et orangé.

Comme une fleur qui éclot, doucement.

 

Pour lire la première partie de la saga d’automne, c’est ici.
Pour lire la seconde partie, c’est ici.

 

Et vous, avec quelles fragrances aimez-vous vous réchauffer ? Quel parfum de la sélection vous tente le plus ?

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Concours terminé : la gagnante est Lorraine.

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9 commentaires à “Kasar, Très Russe, Santal Noble… : sillages chaleureux

  1. sikkim

    De Maître Parfumeur & Gantier, je me souviens d’avoir senti Or des Indes. Un parfum qui m’a reportée à Shaïna des Ateliers Delteil, une merveille très chère et furtive, sitôt apparue sitôt disparue.
    C’est un vieux monsieur, chauffeur de taxi anonyme mais élégantissime par sa douceur et ses manières, qui le premier avait détecté ce trouble olfactif qui s’en dégageait.
    « Vous portez un très beau parfum madame, il ressemble à Vol de Nuit et Shalimar mais n’est rien des deux en même temps » me dit-il au bout de 10 minutes de course, course au bout de laquelle il me dit encore « j’ai été très heureux de vous accompagner Madame ».
    On n’oublie pas ces moments d’élégance suprême.
    Les parfums de cette maison sont très beaux et intemporels, hors mode, mais de ces parfums que l’on adopte pour la vie.

  2. Lorraine

    Personnellement, j’adore la douceur, la chaleur des pulls angora… et lorsqu’en plus, ceux-ci laissent entrevoir la trace d’un ancien jus, porté, qui ajoute à la chaleur du corps le feu de l’âme…
    Foyer immatériel mêlant son essence à celle du nouveau « parfum », choisi pour honorer cette autre journée -et qui s’accorde, vous l’imaginez bien, avec les relents bienheureux du premier- ;
    Avec toutes ces formes de moelleux, de douceurs, de chaleurs… comment ne pas aimer un hiver, digne de ce nom ; là ou il fait bien froid et avec un ciel « désespérément » bleu et un soleil qui ne se fait pas oublier.

  3. Laure

    Très Russe de l’Institut Très Bien me tente bien, une version chaude et enveloppante de La Cologne à la Russe de la même Maison. Il faudrait juste qu’ils sortent une eau de parfum… 😉

    Comme une Fleur de Dear Rose, aussi. C’est une maison que je connais et apprécie. L’idée d’une fleur automnale, sombre et qui se pare des couleurs de la saison est séduisante.

    1. Parfumista

      Bonjour Laure,
      Vous pouvez porter Très Russe comme si c’était une version eau de parfum : le sillage est délicat, rémanent, sans être trop concentré.
      La fragrance est davantage rééquilibrée en notes de cœur et de fond.
      Aujourd’hui l’appellation parfum ou extrait englobe des créations beaucoup plus portables que les extraits d’antan type Chanel N°5 ou Shalimar.
      D’ailleurs, certains de ces nouveaux produits sont dans des grands formats comme une eau de parfum et nombre d’entre eux ont un vaporisateur intégré.
      Bonne journée et à bientôt sur Parfumista…

  4. Bourret

    Bonjour, le côté mystérieux de KASAR m’intrigue.
    Oud, safran, clous de girofle, rose et note de géranium… surprenant.
    Est-ce une invitation à prendre la route, une envie de liberté ?
    Et Santal Noble me semble aussi être une belle découverte.
    Un brin épicée, des notes de cuir pour faire ressortir son côté boisé. C’est vrai, parfait pour la saison.

  5. Sandrine

    Bonsoir. Quand je lis les mots « notes poudrées » et « iris » à propos d’un parfum, je craque déjà !
    De lire la description de ce Très Russe d’Institut Très Bien, je serais curieuse de le sentir évoluer sur ma peau.
    Je pense qu’il me plairait beaucoup! Le parfum enveloppant qui me réchauffe est Must de Cartier en version parfum. Bonne fin de soirée

  6. Kevin

    Hello,
    J’ai pu sentir en testeur Kasar (ici, dans le 974 il y a juste une boutique d’une passionnée heureusement pour les amateurs comme moi 😉 ).
    Je me souviens du safran au départ. Il est très fort et particulier, j’avais du mal.
    Par contre au bout de quelques heures j’étais convaincu par celui-ci, j’ai retrouvé un semblant de Barkhane, certainement l’oud.
    Tout aussi surprenant et envoûtant que son frère !

  7. Math

    Bonjour,
    Je n’ai jamais eu l’occasion de sentir la Cologne à la Russe même si on me l’a souvent conseillée !
    Je me vois tout à fait le porter en ce temps quelque peu gris, votre analogie avec le moelleux d’un angora aidant!
    Les parfums baumés hespéridés me font à coup sûr craquer ! Je suis curieuse, cela s’annonce bien !
    Comme une fleur paraît très intrigant! Le néroli est pour moi l’odeur caractéristique des beaux jours, je suis curieuse de voir ce que cela donne avec une facette plus sombre !
    Pour l’automne, Fille en Aiguilles de Lutens, Tam Dao de Diptyque et le Baume du Doge (Eau d’Italie) sont de rigueur ici ! J’aime beaucoup également Bois Farine à cette période de l’année (dans un autre registre).

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