En plein Covid, Christine Nagel, chargée de la création chez Hermès, décide de faire appel à sa mémoire pour retranscrire dans un parfum les sensations qu’elle a éprouvé lors d’un ancien voyage dans le sud du Péloponnèse, sur l’île grecque de Cythère. Ainsi naîtra Un Jardin à Cythère, septième opus de la Collection des Jardins initiée par Jean Claude Ellena, et deuxième jardin pour elle après Un Jardin sur la Lagune, inspiré par Venise.
Ce Jardin à Cythère, très intimiste, est une composition singulière qui contrairement aux autres Jardins de la Collection, ne met pas en exergue le côté floral, vert ou fruité. Et pour cause : Cythère, l’île où serait née Aphrodite, déesse de l’Amour, est plutôt un caillou perdu entre les mers Egée et ionienne, bercée par les vents, chauffée par le soleil, où les oliviers plongent dans le bleu méditerranéen.
Pas de fleurs sauf des graminées blondes, révélant la nature sauvage du lieu.
L’île s’annonce ainsi par une bouffée explosive d’agrumes avec la joyeuse bergamote zestée qui vous saute littéralement au visage, évocatrice à la fois de vent, de soleil et d’été.
Rapidement, celle-ci est contrebalancée par une odeur enveloppante rappelant le foin, le blé, les céréales grillées, ou le riz.
C’est soyeux, sensuel, avec un petit côté gourmand poudré qui évite l’écueil pâtisserie et qui est dû en réalité à une note de pistache fraîche allié à un accord boisé qui sert de charpente. L’ensemble traduit la lande des graminées sous les oliviers.
Cette véritable invitation au voyage m’évoque le travail de Jean Claude Ellena dans Bois Farine pour l’Artisan Parfumeur, où une note de farine créait la surprise tout en développant des notes bien plus sèches.
Dans Un Jardin à Cythère, l’impression olfactive est celle d’un voile cotonneux, élégamment poudré, permise aussi par les muscs blancs qui marquent la composition.
Il y a là une vraie luminosité comme un langage universel qui, à mon sens, touchera le plus grand nombre.
Une sensation d’immédiateté se dégage de ce parfum, comme si toutes les notes arrivaient en même temps, comme si notre vue embrassait l’île d’un seul regard.
Un parfum pour le moins original, au sillage délicat.
Pour ce nouvel opus, le flacon lanterne iconique de la marque s’est paré d’un jaune radieux. Il est présenté dans un packaging illustré par l’artiste grecque Elias Kafouros, aux couleurs de Cythère.
Christine Nagel a su saisir l’âme des lieux avec beaucoup de créativité et une grande liberté. Une prouesse quand on sait qu’elle n’était pas sur place !
Et vous, êtes-vous séduit par ce nouveau jardin ?
18 personnes aiment cet article.
Sur le papier, oui, je suis séduit ! Il me reste à le découvrir…
Bonjour,
Je suis séduite par la magnifique description de ce nouvel opus.
A tester !