Nissaba doit son nom à la déesse sumérienne de l’écriture et des récoltes. Sébastien Tissot, co-fondateur, nous raconte l’aventure de cette marque de niche engagée.

1/ Bonjour Sébastien, pouvez-vous nous raconter comment l’aventure Nissaba a commencé ?

J’ai eu la vision d’un nouvel approvisionnement durable lorsque je travaillais chez Firmenich. Je voyageais beaucoup dans le monde entier. Je rendais visite aux agriculteurs pour comprendre leur travail, leurs défis et leurs aspirations. J’ai souhaité faire honneur à leur savoir-faire, si inspirant et précieux, et pourtant méconnu du grand public. C’est ainsi que j’ai souhaité créer une marque de haute parfumerie entièrement tournée vers la recherche d’impact positif pour ces cultivateurs de plantes à parfums.

2/ Quel est votre premier souvenir olfactif ?

Ma maman portait Eau de Rochas. A l’âge de 8 ans, j’ai cassé ma tirelire et je me suis rendu à la parfumerie de mon village pour lui acheter un flacon pour la fête des mères. Elle m’en parle encore !

3/ Votre collection a été conçue comme un hommage aux terroirs de plantes à parfum, pourriez-vous nous en dire plus ?

En observant la palette du parfumeur, j’ai pu constater qu’elle se concentrait sur un nombre assez restreint d’origines. Nissaba veut mettre en avant les « jardins d’excellence » du monde entier. Nous voulons célébrer la nature de ces lieux et leur caractère précieux. Nos parfums sont des incarnations olfactives de ces terres.

Dans notre première collection, chaque parfum rend hommage à un continent. Les profils olfactifs sont variés : Sulawesi est un boisé épicé d’Indonésie, Grande Île un ambre épicé de Madagascar, Tierra Maya un ambre boisé du Guatemala, Chaco un accord thé du Paraguay et enfin Provence, un riche bouquet aromatique.

4/ Comment travaillez-vous avec vos parfumeurs ?

Notre approche créative consiste à partir d’une liste d’ingrédients et non d’une idée marketing. Nos parfumeurs composent sans contrainte budgétaire et sans panel de test. Nous avons beaucoup échangé autour du dosage des ingrédients clés et de l’harmonie globale des parfums.

5/ Dans quelle mesure votre maison s’inscrit-elle dans une démarche écoresponsable ?

Nissaba vise à réduire son empreinte environnementale au minimum et souhaite par ailleurs avoir un impact social positif.

Notre flacon est très léger et rechargeable, il représente plus de la moitié du poids habituel d’un flacon de parfum. Le bouchon est en bois, notre ruban et nos verres sont issus de matières recyclées. Nous sommes une des rares marques de parfums sans étiquette sur le flacon ! Cela évite la colle, le papier, l’encre…et met en avant notre volonté de transparence et la mise en avant du jus lui-même.

Enfin nos parfums sont conçus à Genève et assemblés à Valence. Nous minimisons l’empreinte carbone globale tout en ayant le plaisir de travailler avec des gens talentueux localement.

Élèves d’une école partenaire à Mbaracayu, au Paraguay

6/ Quel est votre idée du luxe ?

Nous avons fait le contraire de ce que l’on attend d’un parfum de luxe… mais pour nous, le luxe repose sur une simplicité minimaliste et sur la transparence. Ce nouveau luxe conserve l’attention habituelle portée aux détails, le raffinement de la qualité et une perfection sophistiquée. Notre idée est de ne garder que l’essentiel.

7/ Quels sont les projets à venir pour Nissaba ?

Nous travaillons déjà sur de nouveaux parfums qui vont compléter notre gamme. En tant que marque, notre projet est de construire un pont entre les communautés qui cultivent les ingrédients et les clients qui veulent avoir un impact positif. En reversant une partie de ses ventes globales aux communautés locales, Nissaba a déjà contribué à financer des projets en partenariat avec deux écoles professionnelles à Madagascar et au Paraguay. Nous voulons graduellement emmener notre communauté naissante vers ces rivages et leur faire découvrir la beauté du monde.

Connaissiez-vous cette marque de parfums ? Etes-vous attiré(e) par le concept ?