En grande fan qu’elle est, Marie-Solange Galzy nous parle de cette icône olfactive des années 80. Mais si Ysatis existe toujours à la vente aujourd’hui, rien ne remplace les versions vintage, qu’on peut encore dénicher.

Dès les années 80, la caricature macho / femme fatale se déploie avec l’apparition de grands floraux capiteux, tels Ysatis de Givenchy en 84, suivie l’année suivante par Poison de Dior qui ensorcelle le monde entier.

Ysatis est une séductrice drapée de roses d’Egypte, de jasmin, d’ylang, d’iris et de fleurs d’oranger.

Il est le parfum du couturier Hubert de Givenchy qui voit en lui le parfum de mille femmes en une, celles qu’il habille ou imagine depuis 1952.

Toute la symphonie d’Ysatis se fait en un seul mouvement : pas vraiment de tête, de cœur ou de fond. Il reste le même par ses composants étroitement liés, jusqu’à son évanescence qui prend un certain temps tant son sillage et sa puissance sont fantastiques !

Son cœur floral théâtral s’encanaille dans les épices et la vanille, à peine assagi par le caractère fruité aigu de la bergamote et de la mandarine.

Il se pare de mystère en s’allongeant sur la mousse de chêne, le bois de santal et un galbanum vert. Ce même galbanum perse que l’on retrouve dans Magie Noire, prompt à vous entraîner sur des sentiers inconnus.

Comme ce mariage de l’Orient et de l’Occident n’est pas suffisant, Ysatis se love ensuite dans une couverture chaude et animalisée de castoréum, de civette, de musc et d’ambre.

Il éclate de mille feux telle une diva qu’il est. Il incarne pour moi les Eighties, la mode et ses épaulettes oversize…

Pour les anciens, il rappelle l’Heure Attendue de Patou (1946), disparu depuis. A noter cependant, le parfum Divine (1986) d’Yvon Mouchel des parfums Divine dont la ressemblance est troublante.

Aujourd’hui Ysatis, comme d’autres parfums vintage de ma collection, existe toujours, bien que reformulé selon les exigences de l’IFRA ou un besoin de modernité qui, pour moi, les appauvrit.

C’est pourquoi, je suis toujours en quête du parfum original, chiné de-ci de-là dans des salons de lécythiophiles* ou aux enchères, à Drouot. J’adore, de temps à autres, sortir amoureusement mes parfums vintage des placards.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Connaissiez-vous Ysatis ?

(*) collectionneurs de miniatures de parfums

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