Des grappes de fleurs blanches, un parfum enivrant, des souvenirs d’enfance en Tunisie… Elfa déclare sa flamme au jasmin.

Grandiflorum ou sambac, le jasmin est pour moi la plus belle des fleurs. Complexe, raffinée, tantôt solaire, parfois animale, suave ou lumineuse… je l’aime sous toutes ses facettes. Un retour aux sources de ma Tunisie où le jasmin reflète l’hospitalité et la douceur des jours heureux.

Voici une petite sélection de mes parfums préférés autour du jasmin, plus ou moins puissants, mais tous ont une part d’originalité à mes yeux.

Le jasmin de La Religieuse de Serge Lutens accompagné d’encens, de musc et de civette est à la frontière entre la lumière et le mystère. Celui de Dior dans J’adore Infinissime est accompagné d’un bouquet de fleurs solaires, c’est sans doute le plus « classique ».

Dans Jasmin et Cigarette de la maison Etat Libre d’Orange, c’est une dualité mêlant sensualité d’un jasmin fragile au charisme d’une femme affirmée, enfumée. Musc & Jasmin de 100Bon, c’est de la douceur réconfortante, un dialogue pudique entre un père et sa fille, un regard tendre, un sourire lumineux.

A La Nuit de Lutens évoque clairement la quintessence de ce que j’aime dans le jasmin : c’est puissant, animal, brut et suave. Hyper sensuel, énigmatique et mystérieux à la fois. Jasmin Rouge de Tom Ford est sophistiqué et séducteur. C’est épicé et suave, lumineux et tendre.

Eau de Memo joue sur la délicatesse d’un thé infusé au jasmin, doux et vaporeux, et le caractère d’un cuir musqué, un cuir retourné façon daim qui aurait été imbibé d’essence de jasmin.

Le petit dernier de ma collection ? Bangla Yasaman d’Isabelle Larignon. Une sublime interprétation d’un jasmin au départ vert épicé, sublimé par la cardamome et le céleri et qui s’intensifie doucement, langoureusement sur ma peau pour prendre la dimension d’un jasmin de fin de journée, enivrant à souhait. Sa particularité : il ne contient pas une seule goutte de jasmin.  

Alors oui, le jasmin a une place de choix dans mes sélections de fragrances. Parce qu’il y a des odeurs qui nous marquent. C’est pour moi une odeur presque indescriptible.

Celle des souvenirs d’enfance lorsque chaque été nous débarquions à La Goulette et que des vendeurs de rue, parfois en tenue traditionnelle blanche et chéchia rouge sur la tête, se faufilaient entre les voitures bondées, en nous présentant des Mashmoum El Fell plus beaux et parfumés les uns que les autres.

« Yesmine ! Yesmine ! » criaient-ils aux abords des cafés et restaurants. Une euphorie, presque nécessaire, annonciatrice de vacances d’été réussies. Cette odeur venant des colliers de fleurs blanches, parfois légèrement rosées, nous faisant chantonner «Taht El Yasmina Fel Lill » d’Hedi Jouini.

Ce mashmoum* fait de jasmins parfois sambac et très souvent grandiflorum si odorants, dégage des notes légèrement vertes, miellées, presque animales. Et entremêlées à l’odeur de l’air marin à peine salé, un peu iodé, ce sont de puissants effluves qui adoucissent sagement l’excitation des jours indéniablement enchantés à venir.

Ce petit bouquet, papa le portait toujours sur l’oreille, pour parachever sa tenue, la parfaire d’un parfum particulièrement puissant et profond. C’est l’odeur de maman, qui aime tant le jasmin, sous toutes ses formes, à toutes les heures, depuis toujours.

Le jasmin de ma Tunisie, c’est le parfum des souvenirs d’insouciance et des bonheurs familiaux, des mariages, des retrouvailles avec cette douce odeur intense, réconfortante, apaisante.

L’évasion est palpable. La douceur tunisienne a une odeur.

Celle d’un jasmin puissant, majestueux, et empli de chaleur.

Et vous, quels sont vos parfums préférés autour du jasmin ?

(*) aussi orthographié machmoum

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