Ce classique de L’Artisan Parfumeur nous invite à la découverte d’un arbre exotique au parfum suave et poudré.
L’Artisan Parfumeur a lancé la collection « Odeur volée par un parfumeur en voyage » en 2003. Cette série riche en découvertes et en émotions nous a embarqués aux quatre coins du monde. Bertrand Duchaufour s’est inspiré d’un rituel de parfumage malien pour créer Timbuktu. Dzonghka évoque quant à lui une quête spirituelle au Royaume du Bhoutan. L’aventure s’est achevée en 2008 avec Fleur de Liane, au cœur d’une île tropicale au large du Panama.
Gros plan sur Bois Farine, qui fut la première escale de ce voyage olfactif itinérant. Vous rêvez de vous envoler pour l’île de la Réunion ? Bois Farine vous y transportera ! Arpentez les sentiers d’une forêt tropicale aux côtés de Jean-Claude Ellena, un guide exceptionnel pour un voyage dépaysant à travers la Forêt de bois de couleur.
Vous avancez dans un sous-bois dense, peuplé de nombreux arbres endémiques et d’espèces végétales plus magnifiques les unes que les autres. Le parfumeur fait une pause devant un petit arbre auquel vous n’avez pas prêté attention. Il s’agit d’une espèce protégée, un Ruizia Cordata, un bois de senteur blanc. De nombreuses légendes circulent à propos de cet arbuste : son écorce porterait bonheur, tant et si bien que certains l’utiliseraient pour confectionner de mystérieux talismans aux pouvoirs extraordinaires.
N’ayez crainte, approchez-vous ! Humez le parfum de ses petites fleurs rouges et laissez la magie opérer… Une surprenante odeur de farine vous enveloppe de sa douceur caressante. Une ambiance irréelle s’empare progressivement des lieux, la lumière tamisée par la canopée joue avec les bancs de brume.
Bois Farine a une importance toute particulière pour moi, il s’agit de mon premier parfum de niche. J’ai été immédiatement charmée par son originalité et sa modernité ; ce parfum boisé à la fois sec et laiteux m’a transportée sur l’île de la Réunion pour un voyage hors des sentiers battus.
Comme dans un rêve, un halo de poudre blanche sèche entoure un cœur boisé où se mêlent le cèdre, le bois de santal et le bois de gaïac. L’accord gagne en rondeur et en gourmandise à l’évolution, il se baume en dévoilant des nuances amandées familières et délicieusement régressives. Un voile de poudre de noisettes vient finalement se poser sur des bois blancs attendris par un beurre d’iris musqué.
Un parfum atypique à (re)découvrir cet hiver, pour un moment d’évasion réconfortant sous un plaid douillet.
Connaissiez-vous ce parfum ? Et vous, quel est votre tout premier parfum de niche ?
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Vous donnez envie de découvrir toute la collection, et de faire presque le tour du monde… Entre le Bhoutan, le Mali, et la Réunion, le monde n’est pas tout à fait parcouru… Peut-être faudrait-il continuer l’expérience ?
J’ai découvert et porté d’autres essences de cette marque dont l’extraordinaire Dzing qui, s’il n’est pas à proprement parler un parfum de niche n’en demeure pas moins étonnant, voire hors du commun !
Peut-être l’aventure se continuera-t-elle ?
Bois Farine fait partie de la petite liste de parfums que je n’ai pas vraiment appréciés la première fois que je les ai sentis, et qui ont laissé une impression que mon cerveau s’est empressé de dégrader petit à petit. De parfum que je n’apprécie pas, il est passé dès lors à un parfum que je déteste. Tant et si bien que lorsque j’y repense, je me dis toujours : quelle curieuse idée de chercher à créer un parfum si moche…
Et puis j’y reviens à l’occasion de cet article, j’y dépose une petite goutte sur une touche de parfumeur et là, je me dis « C’est pas si moche finalement ! ».
Alors évidemment, il ne faut pas trop en demander. Mon nez n’aime définitivement pas les parfums poudrés, et celui-ci est un poudré parmi les poudrés. Et puis j’ajouterais qu’il me fait penser à une quelconque crème pour le corps, de marque Nivea ou peu importe quelle autre. Définitivement, je n’aime pas. Mais je trouve très intéressant la façon avec laquelle mon cerveau s’est efforcé de dégrader mon souvenir pour me faire détester ce parfum, alors qu’en fin de compte, il n’est pas si mauvais…
Quant à mon premier parfum de niche, c’était Passage d’Enfer de l’Artisan Parfumeur, qui est encore aujourd’hui mon parfum préféré. Et il est intéressant de constater que la matière principale de ce dernier, l’encens, faisait partie de ces odeurs que je n’aimais pas au premier abord. Comme quoi, un parfumeur talentueux, comme Olivia Giacobetti, peut tout à fait vous surprendre et vous faire aimer une odeur que vous ne trouviez pas folichonne au premier snif.
Je ne connais pas la version actuelle de Bois Farine, qui me semble un peu différente de l’ancienne. Dans mon souvenir une amande poudrée et lactée.
Suggestion du nom ou pas, j’avais l’impression de sentir un peu de farine, mais ce n’était pas désagréable du tout.
Mon tout premier parfum de niche a été l’Eau Neuve de Lubin (version de 1975), mais je ne le savais pas à l’époque !