Thomas de Monaco a lancé sa première eau de parfum, Raw Gold, en 2020. La collection compte à présent six parfums qui célèbrent l’art et l’émotion. Nous avons rencontré le créateur de cette maison innovante et audacieuse.

1/ Bonjour Thomas, quel est votre premier souvenir olfactif ?

Bonjour Kathleen, je suis ravi d’échanger avec vous. C’est une question que l’on me pose souvent. Plus j’y pense, plus les souvenirs remontent…et ils sont à chaque fois de plus en plus lointains !

Je me souviens de la sacoche en cuir de mon père. Elle contenait un de ses appareils photo. J’avais à peine six mois à l’époque. Peut-être est-ce pour cela que j’affectionne autant l’odeur du cuir ? C’est une note très présente dans Raw Gold.


2/ Comment est né Thomas de Monaco Parfums (TDM) ?

J’ai longtemps travaillé à Paris et à New York pour de grandes marques. J’étais à la fois directeur de la création et photographe. Je pourrais presque dire que j’ai sacrifié une partie de ma vie pour ces maisons de luxe. Beaucoup des projets tournaient autour du parfum, et j’ai beaucoup appris.

Ces expériences olfactives et visuelles ont révélé mon amour pour les parfums et les émotions. Des amis m’ont ensuite conseillé de vivre ma passion plus intensément. J’ai utilisé la liberté et le temps que j’avais pendant la crise du Covid pour lancer ma propre ligne.


3/ Quels sont les plus grands défis auxquels vous avez été confronté ?

Au début c’était très facile car je me suis plongé dans un monde qui me faisait rêver. Mais je ne connaissais pas vraiment les coulisses. Le développement des parfums, ou plutôt des jus, fait aussi partie de mon travail aujourd’hui. Je passe beaucoup de temps à la production et je discute énormément avec mes différents partenaires. Il y a également des impératifs logistiques qui doivent être pris en compte. Mais dans l’ensemble cette combinaison de choses très variées ne me déplaît pas, c’est aussi ça créer une marque !

Je pense que mon plus gros défi actuel est de faire face à la concurrence. Beaucoup de jeunes marques veulent se faire une place dans la parfumerie de niche. Je crois que l’authenticité et la transparence peuvent faire la différence. Proposer des parfums qualitatifs demande beaucoup d’efforts et un réel engagement.


4/ Où trouvez-vous l’inspiration ?

C’est assez simple : partout ! Il y a des histoires qui sont ancrées en moi, des rêves que j’ai toujours voulu réaliser et que j’explore à présent. La poésie m’inspire, à travers les mots mais aussi à travers les images et la photographie. Les couleurs sont aussi une source d’inspiration, certaines ont le pouvoir de créer des ambiances inoubliables au cinéma. La musique, dans toute sa complexité, m’ouvre aussi de nouveaux horizons.

Je garde tous mes sens en éveil, c’est très important. Je visite des expositions, je voyage, je me promène dans des villes qui ont tant à offrir. L’inspiration est partout.

Il y a malgré tout un endroit dans lequel je ne parviens pas à la trouver : dans les parfumeries. Je ne regarde jamais ce que font les autres, je préfère suivre mon propre chemin.

5/ Quelle est la philosophie de votre marque ?

Je crois que les parfums permettent de tendre vers plus de sensualité. La beauté naît de l’expérimentation et se mue en œuvre d’art, les émotions positives entraînent des réactions physiques. Et c’est justement ce sur quoi mon équipe travaille. Nous croyons au pouvoir des parfums qui vous touchent. Vous devenez ainsi l’incarnation d’un sentiment positif, qui peut être perçu tout autour de vous.

Nous développons des parfums en Suisse, où nous sommes loin de l’agitation de Paris. Tout est produit dans notre propre usine. Créer de bons parfums prend du temps. Et ici, dans un vieux complexe industriel conçu par Gustave Eiffel, ils ont l’espace nécessaire pour être développés dans les meilleures conditions possibles.


6/ Vous venez de lancer une campagne d’investissement : pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, nous avons officiellement lancé la campagne le week-end dernier. Comme toutes les entreprises, nous avons besoin d’investissements pour produire et croître. Pour rester indépendants, nous ne souhaitons pas faire appel à de gros investisseurs. En Suisse, il existe des parts digitales, que nous pouvons proposer en petites quantités à une large public. Il ne s’agit pas de financement participatif.

Chacun peut devenir actionnaire et donc co-propriétaire de notre jeune entreprise avec un droit de vote. Nous avons fait en sorte que cette démarche en ligne soit simple et sécurisée, l’investissement minimal commence à 600 CHF (environ 640 euros). Nous investissons tous dans nos parfums, alors pourquoi ne pas investir dans une maison de parfums ?

Pour plus d’informations n’hésitez pas à nous rendre visite sur notre site : www.thomasdemonaco.com/invest.


7/ Devons-nous nous attendre à de nouveaux développements dans l’histoire de votre marque ?

Je ne peux pas trop en dire pour le moment, mais nous travaillons déjà sur un très beau projet qui verra le jour l’année prochaine.

Je présenterai prochainement Ultima Storia au salon Pitti Fragranze à Florence (stand B/21 du 13 au 15 septembre 2024). C’est la première fois que nous exposons là-bas, n’hésitez pas à venir à notre rencontre !

Quoi que l’avenir nous réserve, nous veillerons à rester fidèles à nos valeurs, à notre identité et à notre liberté de créer. Je suis impatient de voir comment notre héritage sera perçu dans le futur.

Connaissez-vous les parfums Thomas de Monaco ?

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2 commentaires à “Interview parfumée : Thomas de Monaco

  1. Laure

    C’est la première fois que j’entends parler de cette Maison récente et de son créateur Thomas, ainsi que des fragrances qui me paraissent sortir des sentiers battus. Merci pour cette interview passionnante et longue vie à Thomas de Monaco.

    1. Scentifolia

      Merci Laure, c’est un plaisir de vous présenter de nouvelles pépites !
      Les créations de Thomas sont riches et d’une belle complexité, elles sont toutes connectées à son histoire personnelle.
      Raw Gold raconte par exemple les tourments de l’adolescent qu’il était dans les années 70. L’innocence s’efface peu à peu, le désir s’éveille…De nouvelles expériences parfois teintées d’un soupçon de culpabilité.

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