Astronome et mathématicien, Kepler (1571-1630) émerveilla les grands de ce monde avec un cadeau insolite : un flocon de neige. Une étrenne digne de ce scientifique, puisqu’elle descend du ciel et ressemble à une étoile. Cela a inspiré à la créatrice Isabelle Larignon un parfum. Le Flocon de Johann K. a embarqué Elfa vers l’infini et au-delà…
« Il est des jours où tout se suspend.
Où la douceur parfumée d’un flocon capte et bloque le temps. Il y a des jours vidés de superficialité.
Figés à l’essentiel.
Il y a des parfums qui sont des évidences, ceux qu’on n’attendait pas, qu’on a toujours voulu sans même le savoir, ceux qu’on ressent plus qu’on ne sent.
Ceux qui parlent directement à la peau, d’une caresse rafraîchissante, d’un murmure chaudement glacé.
Le Flocon fait partie de ceux là, il est d’une évidence absolue pour moi.
Ce flocon a une histoire, la sienne, celle d’Isabelle, celle de Johann.
Dorénavant, j’en ai une à moi. Il est des jours vides, et ce flocon a cette capacité de refléter la lumière, rendant vaporeux le froid ténébreux de ma peau. C’est un flocon qui réchauffe mon âme.
Le départ est brumeux et aérien et se cristallise doucement par fragments d’aldéhydes métalliques, lisses, et par des notes hespéridées domptées par un cyclamen humide et frais. C’est l’odeur d’une peau d’hiver. D’un flocon qui se crée.
L’encens en fusion avec cette poudre de mimosa est subtilement relevé par une cardamome élégante donnant l’effet d’une neige aérienne, de la poudreuse enfumée. C’est beau, c’est ozonique, translucide et gorgé d’eau figée.
Et cette fraîcheur mentholée impalpable et tellement vivante se fond à l’encens qui m’envoûte.
C’est un flocon immortel, suspendu, d’une légèreté imposante. La verdeur grasse presque animale du narcisse, accompagnée d’un musc blanc, enveloppe mon âme d’une douceur et d’une caresse presque maternelle, éternelle.
C’est une pureté attendue, voulue, imposée.
Il est des jours où la chaleur de mon cœur n’a besoin de rien.
De ce rien qui représente absolument tout ce dont j’ai besoin, ce que j’attends.
De ce flocon qui évoque la pureté d’une nature insaisissable, d’une beauté et d’une complexité presque indéchiffrable.
Je peux maintenant sentir ce doux flocon libérant ma peau d’un été pesant, me rendant cette fraîcheur indispensable, et enfin m’oublier… en toute légèreté. »
Et vous, quel parfum vous invite à suspendre le temps ?
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Sublime, bravo et merci !